L’intelligence artificielle (IA) transforme en profondeur le monde du travail et les pratiques de management. Capable d’analyser des volumes massifs de données, d’automatiser des tâches complexes ou de prédire des comportements, l’IA bouscule les rôles traditionnels du manager.
Faut-il y voir une menace pour les fonctions humaines ou au contraire une opportunité pour faire évoluer le management vers plus d’efficacité et de pertinence ? Cet article explore les deux faces de cette révolution silencieuse.
(pexels)
L’IA, une menace pour le rôle humain du manager ?
L’intégration de l’IA dans les fonctions managériales peut susciter des inquiétudes. L’automatisation de certaines tâches telles que la planification, le reporting, ou encore l’évaluation de performance tend à réduire la part de décision humaine. Des algorithmes sont déjà capables d’analyser des données RH, de recommander des profils à recruter ou de prédire des départs volontaires, souvent avec une efficacité supérieure à celle d’un responsable RH. Cette grande montée en puissance technologique engendre une forme d’« ubérisation » du management, où le rôle de coordination, de supervision et parfois de jugement se voit transféré à des systèmes intelligents. Le risque est donc double : perte de sens pour les managers, qui voient leur rôle se réduire, et perte de lien humain pour les équipes, qui interagissent de plus en plus avec des interfaces automatisées. Par conséquence, le manager devient alors un simple exécutant ou contrôleur d’outils, au détriment de ses capacités de leadership, d’écoute et de créativité.
Une opportunité pour réinventer le management
Face à ces défis, l’IA peut aussi être perçue comme un levier de transformation positive, à condition d’en faire un outil au service de l’humain, et non un substitut. En automatisant les tâches répétitives et analytiques, l’IA libère du temps pour ce que les machines ne peuvent pas (encore) faire : inspirer, fédérer, accompagner, arbitrer dans la complexité. Le manager augmenté par l’IA peut devenir plus stratégique : mieux informé, capable de prendre des décisions éclairées grâce à des données fiables, il peut se concentrer sur l’intelligence émotionnelle, la cohésion des équipes, la conduite du changement. L’IA devient ainsi un assistant décisionnel précieux, à condition d’être maîtrisée et interrogée avec esprit critique.
De plus, l’IA ouvre la voie à de nouveaux modèles de management, plus agiles, collaboratifs et personnalisés. Par exemple, des plateformes intelligentes peuvent proposer des parcours de formation adaptés à chaque collaborateur ou détecter des signaux faibles en matière de bien-être au travail.
L’intelligence artificielle ne représente ni une menace absolue, ni une opportunité garantie. Tout dépend de l’usage que les organisations en font, et de la posture adoptée par les managers face à cette évolution. Refuser le progrès par crainte, c’est risquer de se marginaliser ; l’adopter sans discernement, c’est courir vers une déshumanisation. Le véritable enjeu est donc de réconcilier intelligence humaine et artificielle, au service d’un management plus responsable, éthique et performant.
À PPA Business School, durant leur formation, les étudiants ont l’opportunité d’explorer l’intelligence artificielle à travers des cours mais également des séminaires. Ces derniers sont conçus pour leur permettre de comprendre les enjeux et les possibilités offertes par cette technologie. Ce temps d’apprentissage vise à leur donner les clés pour intégrer l’IA comme une ressource pertinente et un outil stratégique dans l’exercice de leur futur métier. Grâce à des exemples concrets et des mises en situation, ils apprennent à identifier les apports de l’IA dans leur domaine, à en évaluer les limites, et à en faire un levier d’innovation au service de leurs pratiques professionnelles.